Cette nuit, j'étais en train de suivre une bande de cochons sauvages au bout de la route, pour les photographier.
2 gars arrivent en courant et me signalent un serpent.
Celui ci avait trouvé refuge dans la mosquée du village. Autant dire qu'il n'était pas le bienvenu.

Sa première réaction a été de fuir. On a fait tout le tour intérieur du bâtiment avant qu'il se glisse sous la porte pour filer dehors. Je l'ai coincé dans le grillage. Il a craché 2-3 fois. Mais le fait que la mosquée soit au centre du village et qu'il puisse revenir et avoir moins de chance la prochaine fois je l'ai mis en sac et pars le relâcher cet après midi dans la foret de l'autre côté de la rivière.

J'embarque le matin avec un pêcheur de crevettes. Il hésite un peu à me prendre quand il apprend ce qu'il y a dans le sac. Mais se rassérène au projet de le relâcher loin du village.
Je pensais qu'il allait me laisser de l'autre coté de la rivière, mais le voyage vers l'aval n'en finit pas. Nous croisons de beaux crocodiles vautrés sur les bords du fleuve maintenant que les eaux ont redescendu.
Nous abordons enfin. Le pecheur va faire un tour et me dit qu'il repasse dans un moment.

Je trouve un coin bien dégagé pour les photos et ouvre le sac. Le serpent souffle comme un jaguar en furie à l'intérieur. J'arme l'appareil derrière le sac. Le serpent sort lentement, surpris de l'aubaine. Il s'avance prudemment jusqu'à l'orée de sa prison. Puis détale à toute vitesse. J'essaye de le suivre, l'appareil en main, mais ne peut prendre que 2-3 clichés à la volée.
Je le contourne pour tenter de le photographier dressé. Mais il disparu dans 10 m2. Pas de trou, pas de tronc. J'ai beau fouiller la zone : impossible à dénicher. Je reste un long moment en espérant qu'un déplacement le trahira. Rien.
Le pêcheur revient. Je lui montre le sac vide. Un grand sourire et il aborde.